top of page

COLLOQUE

 

En revenir. Revenir, c’est parfois retrouver, retourner au terrain. Mais c’est aussi revenir du terrain, y régler quelque chose, le laisser derrière soi, s’en détacher. Ou « ne pas en revenir » : avoir du mal à réaliser ce qui s’y passe. Revenir, c’est encore faire appel au passé et aux revenant·e·s. Ou ressasser, rembobiner l’enquête et se la repasser pour en épaissir davantage le mystère plutôt que d’en trouver la résolution. Enfin, « j’en suis revenu·e » signifie changer d’avis, donc en débattre.

 

Comment revenir de, revenir l’enquête? Ce colloque propose d’examiner les gestes d’enquêtes dans l’art, avec le caractère interdisciplinaire que cela revêt, pour en définir les spécificités et leurs modalités dans la création. Nous l’envisageons comme un laboratoire de formes et un espace d’échanges mouvants et plastiques, s’appuyant principalement sur ces deux axes : revenir à l’enquête et revenir de l’enquête. À partir d’un état des lieux des gestes d’enquêtes dans le champ de l’art actuel, nous interrogerons ses méthodes et ses outils, en les confrontant, le cas échéant, à ceux du journalisme, de l’anthropologie, de la sociologie, de la littérature ou du cinéma. Ces différentes perspectives nous amèneront à envisager les récits d’enquêtes (sous leur forme écrite, ou d’installations, ou de performances) avec un éclairage tout particulier sur l’art de filmer l’enquête et la figure de l’enquêteur·rice, quand le terrain se renverse, quand le terrain la renverse.

CALENDRIER

Une manifestation en deux temps sur deux sites : 

 

Les 9, 10 et 11 décembre 2025 à Amiens

Cinq demi-journées de rencontres, conférences, performances,

diffusions d'œuvres sonores et projections de films.

Mercredi 5 février 2025 à Valenciennes

Une journée de rencontres, conférences, performances et projections de films.

AVANT LE COLLOQUE

SOIRÉE SATELLITE

jeudi 27 novembre 2025

Cinéma Orson Welles

Maison de la culture d'Amiens

2 place Léon Gontier

 

20h30
PROJECTION DES FILMS
Mille années de main en main (une odyssée) (13 min) de Marcelline Delbecq
Character (40 min) de Paul Heintz 
Sur la plage de Belfast (40 min) d’Henri-François Imbert 
Séance présentée par Anna Buno et Philippe Fauvel 

PROGRAMME

Les 9, 10 et 11 décembre 2025 à Amiens

Mardi 9 décembre 2025 

Musée de Picardie

2 Rue Puvis de Chavannes

 
13h30
ACCUEIL

14h → 14h30
INTRODUCTION

Philippe Fauvel et Henri Duhamel

​​​​

OUVERTURE

14h30 → 15h​30
Enquête et recherche-création

Rencontre entre Marcelline Delbecq

artiste, écrivaine, traductrice

et Adèle Yon

autrice et chercheuse 

Marcelline Delbecq, artiste chercheuse et écrivaine, et Adèle Yon, écrivaine chercheuse, comparses du programme doctoral SACRe à l’Ecole Normale Supérieure, s’entretiendront sur l’enquête, la recherche-création et en particulier sur le livre phénomène Mon vrai nom est Elisabeth d’Adèle Yon (éditions du sous-sol, 2025).

SUR LA PISTE DE LA FICTION

modération : Anna Buno

15h30 → 16h
La non-fiction n'existe pas 

Lucie Taïeb

écrivaine, professeure en création littéraire, Université d'Orléans

Ma communication se propose de revenir sur le terme de « non-fiction » et de « non-fiction narrative », en examinant la possibilité d’une œuvre littéraire dont toute fiction serait effectivement absente. Ma réflexion se nourrira à la fois de ma pratique de l’écriture, qui mêle textes poétiques, romanesques et récits documentaires, et de l’étude de textes littéraires et théoriques incitant à penser le lien de la fiction à son autre. Elle se concentrera en particulier sur l’écriture documentaire à la première personne, sur la manière dont le sujet peut tout à la fois servir d’ancrage à une écriture située et ouvrir le texte vers des incursions fictionnelles ou même fantastiques, dans un mélange des genres dont la fécondité sera interrogée.


16h → 16h30
Le travail de l’artiste commence là où s’arrête celui de l’historien.
À propos de La Zone d’intérêt (Jonathan Glazer, 2023)

Mélissa Gignac  

maîtresse de conférences, Université de Lille

 

Cette communication entend questionner le film de Jonathan Glazer, La Zone d’intérêt (2023), vis- à-vis de l’histoire, entendue comme discipline ou procédé de connaissance. Bien que résolument fictionnel, ce film part d’une enquête minutieuse à travers de nombreuses sources étudiées dans les archives et à travers la littérature scientifique. Mais paradoxalement, le film s’éloigne du constat érudit, et s’adresse davantage aux sens et sensations des spectateurs en jouant sur les sons ou encore les odeurs, pour mieux rendre sensible ce qui est invisibilisé par le mur qui sépare le massacre de masse de l’idylle domestique des Höss. Émerge alors de ce film un sentiment de malaise qui pose question. Avec des méthodes similaires à la discipline historienne, mais une entreprise et un résultat fort différents, le film questionne la transmission des connaissances sur cette période et plus largement, notre capacité même à appréhender l’Histoire dans la totalité des aspects de la vie humaine. Il s’intéresse aux preuves, mais aussi aux zones d’ombre et à ce qui échappe au savoir comme à ce qui le constitue.

16h30 → 17h
En-quête de fiction : un chemin sans destination

Sally Bonn 

maîtresse de conférences en esthétique, UPJV - CRÆ

 

À l’origine de l’écriture d’un texte, il y a eu un nom et un lieu : La Société des cendres. Ce nom et ce lieu comme un départ de fiction. Où toutes les options sont ouvertes.


Pour découvrir sa signification, son sens et toutes ses implications, il a fallu trouver une forme et une voix, en l’occurrence celle d’une narratrice qui devient enquêtrice. L’enquête suppose d’aller quelque part, de suivre une ou des pistes, il y a une méthode, voire une méthodologie, mais laquelle quand il n’y a ni crime ni disparition ? Dès lors, la narratrice se rend disponible aux signes, aux indices, accepte la dérive, celle qui peut faire passer d’une image à un texte, d’un lieu à un autre. C’est ainsi que le texte s’est construit, introduisant le rêve et la divagation, en s’autorisant des bifurcations pour, venant de la théorie, mieux entrer dans la fiction.


17h → 17h30
 DISCUSSION 

Mardi 9 décembre 2025 

Cinéma Orson Welles

Maison de la culture d'Amiens

2 place Léon Gontier

 
20h30
PROJECTION DU FILM (1h21)
Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft
de Werner Herzog
Séance présentée par Sally Bonn et Philippe Fauvel 

Mercredi 10 décembre 2025 

Musée de Picardie

2 Rue Puvis de Chavannes

 

9h30
ACCUEIL

À PARTIR D'UNE IMAGE

modération : Éric Valette

10h → 10h30
L’image absente

Christine Détrez

professeure des universités de sociologie, ENS de Lyon

Que faire quand l’album photo de son enfance a soigneusement été expurgé des photos d’une disparue, et que celle-ci est votre mère ? Je me propose de retracer, d’image en image, l’enquête pour réhabiliter une exclue, parvenir à la re-connaître, et enfin revendiquer une ressemblance. Il faudra aussi revenir sur les outils utilisés pour donner un visage et une voix à l’absente, entre écritures et cinéma.


10h30 → 11h
« Ceci n’est pas un roman » - Maigret et l’épreuve du monde sans cible

Nicolas Devigne

maître de conférences HDR en arts et sciences de l'art, UPHF - LARSH

Une caisse de négatifs photographiques a été déposée aux encombrants, elle contient les clichés d’un médecin légiste. Parmi eux, la reproduction de documents sur lesquels ont été révélées des informations hautement confidentielles. Qui ? Quand ? Où ? Comment ? Mystère. Faction - les faits imprègnent la fiction - : durant la Seconde Guerre mondiale, des adresses, des noms de résistants ont été écrits à l’encre sympathique sur les pages d’un roman. Indices, reconstitution, schémas d’intelligibilité... Quête, enquête, conquête et contre-enquête : la recherche de la vérité éclaire la vérité de la recherche.

11h → 11h30
Strates (bois de Vincennes)

Estefanía Peñafiel Loaiza

artiste

Je présenterai la recherche artistique que je mène depuis plusieurs années autour du bois de Vincennes, un lieu mythique superposant plusieurs couches historiques et la mémoire des personnes qui l'ont traversé et de celles qui y circulent aujourd’hui. Combien d'histoires recèle-t-il ? Quels récits méconnus, quelles traces porte-t-il, et comment tout cela l'a-t-il façonné ?

Les images que j'ai produites ou collectées au fil des années, associées à des documents et des archives personnelles, ont donné naissance à une série de travaux artistiques, parmi lesquels la vidéo et ils vont dans l'espace qu'embrasse ton regard (signaux de fumée), présentée dans le cadre de l'exposition Pièces à conviction.

La notion de palimpseste, intrinsèquement liée à des questions telles que la lumière et la visibilité, l'inscription et la disparition, ou encore la superposition de différentes couches temporelles et historiques, est l'une des figures directrices de ce projet.


11h30 → 12h
 DISCUSSION 

LE TERRAIN, LE JARDIN, LE SOUS-SOL

modération : Maya Derrien

14h30 → 15h
Sur la piste des plantes. Enquêtes botaniques
(Mohamed Bourouissa, Kapwani Kiwanga et Uriel Orlow)

Géraldine Sfez

maîtresse de conférences en études cinématographiques, Université de Lille - CEAC

Cette communication interrogera de manière croisée le travail de trois artistes – Mohamed Bourouissa, Kapwani Kiwanga et Uriel Orlow – dont la pratique relève en grande partie de ce qu’on pourrait appeler des « enquêtes botaniques ». Passant d’un médium à l’autre et utilisant aussi bien la vidéo, le dessin ou la performance, chacun d'eux incarne une figure de l’artiste-chercheur. La spécificité de leur démarche, qui justifie de faire dialoguer leurs œuvres, tient à ce qu’ils explorent l’histoire du point de vue des plantes et s’attachent à déployer des projets rhizomatiques, engageant des enjeux écologiques et politiques. On s’intéressera en particulier à la manière dont les trois artistes, à travers leurs enquêtes, mêlent et « filtrent » toutes sortes de savoirs et de pratiques. Se faisant tour à tour archiviste, anthropologue ou ethnobotaniste, il s’agit pour chacun de remonter la piste des plantes.

15h → 15h30

Enquêter sur le vivant en milieu urbain

Mùden Water

artiste et chercheuse, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Institut ACTE

Cette intervention s’appuie avant tout sur mes observations du vivant animal en milieu urbain, envisagées comme une autre manière d’analyser nos rapports aux environnements depuis la crise sanitaire. Elle mobilise des ressources à la fois réelles et imaginaires, qui englobent l’étude des gestes artistiques et scientifiques liés au concept de réparation dans le quotidien. Nous explorerons comment le dessin et la peinture peuvent devenir des outils d’enregistrement et de visualisation de ces enquêtes, tout en favorisant les interactions avec le vivant et les collaborations entre humains dans nos environnements partagés, notamment en période de crise. Enfin, nous verrons comment le processus artistique peut se transformer en un terrain sensoriel, propice à l’émergence de nouveaux enjeux épistémologiques, en écho au concept de « l’art de l’enquête » développé par Tim Ingold.

15h30 → 16h

Retourner les lieux

Jehanne Paternostre

artiste

Retourner les lieux, c’est les renverser. Un geste lié à l’envers. Mais c’est aussi re-tourner : tourner, tourner, encore et autour. Ou revenir (sur), revenir jusqu’à en devenir habitée. Se laisser traverser par les lieux (mais quels lieux ?) jusqu’à ce que quelque chose se détache, se distingue. Revenir, tourner autour, renverser pour accéder au lieu dans l’épaisseur de ses couches.
Parmi les différents sites patrimoniaux explorés par l’artiste, l’un d’entre eux, le fort de Saint- Héribert (Namur, Belgique) connaît une histoire particulière. Disparu entièrement de la vision pendant des dizaines d’années, caché sous les déchets et les remblais de terre, il a été partiellement dégagé depuis 2013. Alliant des gestes empruntés à l’archéologue et/ou à l’enquêteur, après une longue phase d’immersion, l’artiste relie dans des installations protéiformes des éléments glanés sur le terrain, éléments significatifs de son histoire.

16h → 16h30
 DISCUSSION 

Mercredi 10 décembre 2025 

Cinéma Orson Welles

Maison de la culture d'Amiens

2 place Léon Gontier

20h→ 20h30
CONFÉRENCE-PERFORMANCE 
CAVE

Anna Buno

artiste et doctorante en recherche-création (arts plastiques), UPJV - CRÆ

et Henri Duhamel

artiste et professeur agrégé en arts plastiques, UPHF - LARSH

Une bâtisse voisine de la maison familiale, déjà en ruine à l’époque où Anna allait y jouer enfant et qu’elle surnomme la veilleuse. Une maison de famille qu’Henri connaît depuis toujours. Elle n’a aucun secret pour lui si ce n’est un espace au sous-sol qui l’intrigue aussi. C’est le vide-sanitaire. Pour tous les deux c’est leur maison d’enfance.

Aujourd’hui Anna mène l’enquête sur cette maison fantôme dont il ne reste plus rien, si ce n’est un trou au milieu du terrain. Sur l’acte notarial il est écrit : « CAVE ». Parce qu’elle a peur d’y entrer, elle demande à Henri de l’accompagner et d’être témoin de ce qui s’y passe. S’ouvre un espace de réminiscences souterraines, deux maisons en écho l’une de l’autre.

20h45
PROJECTION DU FILM (1h44)
Sept promenades avec Mark Brown
de Pierre Creton et Vincent Barré
suivi d’une discussion avec les cinéastes animée par Philippe Fauvel

Jeudi 11 décembre 2025 

Théâtre Sarah Kane

UFR Arts - UPJV

30 rue des Teinturiers

9h
ACCUEIL

QUAND SONNE L'ENQUÊTE

modération : Pierre-Yves Macé

9h30 → 10h
PIÈCE SONORE
Le dernier Sonnailleur (Odyssée Sonore 1209-2009)

d'André Dion

artiste

J’ai vu l’Occitanie, in extremis, dans une armoire, la petite armoire de Monsieur Daban, dernier fabricant de sonnailles du Sud de la France, à Nay. Elle contenait les sonnailles à livrer pour le Bordelais, le Languedoc, l’Aveyron, la Provence… Au cou des bêtes qui transhument encore, elles iront tisser un peu plus la cohérence de ce territoire, invitant ceux qui veulent bien les entendre à perpétuer, huit siècles après, cette culture de paix et d’amour, proprement occitane. 

PAUSE (15 min)

10h15 → 10h45
CINÉMA SONORE
Rhapsodie juridique

de Clio Simon

artiste

Conte symphonique à caractère documentaire, Rhapsodie juridique est une expérience où l'obscurité de la salle devient agent révélateur de nos imaginaires.
 Cet objet sonore, radical, part d’un monument juridique : la loi de séparation entre l’Église et l’État de 1905. Du Mexique à l'Algérie, en passant par la Révolution française, Rhapsodie juridique aborde l’histoire des voix et des silences qui ont pensé, imaginé, scénarisé cette loi. Les récits se tissent, s’interpénètrent, se combinent, s’imbriquent pour former un monument juridique à l’« architexture » sonore tant poétique que documentaire.

10h45 → 11h30
 DISCUSSION 

L'ENQUÊTE À LA LETTRE

modération : Henri Duhamel

14h30 → 15h30
CONFÉRENCE-PERFORMANCE 
Tirer le fil de Ghardaïa

Éric Valette

artiste et enseignant-chercheur, UPJV - CRÆ

Une archive privée m’a été donnée par une amie : un ensemble de lettres reçues par sa mère pendant 10 ans, d’une jeune femme rencontrée à Ghardaïa avec qui s’était nouée une relation d’amitié. Cet échange épistolaire a été pour moi une porte d’entrée précieuse dans le quotidien d’une femme du M’Zab, aujourd’hui décédée, un éclairage fragile d’une réalité qui m’est totalement étrangère et qu’il m’aurait été impossible d’entrevoir autrement. Un fil que je tire, prudemment pour essayer de m’approcher de Ghardaïa. Le dessin m’aide à mettre à distance les images et les documents rassemblés au fil de l’enquête, et surtout ces mots qui m’ont été donnés à lire.

15h30 → 16h
 DISCUSSION 

 

PAUSE (15 min)

16h15 → 16h30
CONCLUSION

Anna Buno

POST-SCRIPTUM :

UNE QUÊTE À LA RÉSOLUTION FUYANTE

16h30 → 17h15
CONFÉRENCE-PERFORMANCE
Premier chapitre de Faire sans 

Gregory Buchert 

artiste

Faire sans est une enquête (en cours) menée auprès d’une poignée d’artistes contemporain·e·s ayant fait le choix de quitter leur pratique pour embrasser d’autres horizons. Ce récit polyphonique mêlant travail littéraire, documents visuels et sonores, entretisse les réflexions de quelques sceptiques qui, revenu·e·s d’un milieu de l’art ici ou là trop complice des modèles dominants qu’il prétend interroger, ont choisi de rompre avec l’infini de leur vocation. Poreuse aux rêveries de l’enquêteur, cette recherche s’autorisera quelques passerelles vers d’autres formes de ruptures – amoureuse, familiale ou géographique. Gregory Buchert présente le premier chapitre, consacré à une certaine MLR, ex-plasticienne et écrivaine d’origine Suisse. 

17h15 → 19h
 DISCUSSION 

et film surprise 

PROGRAMME

Mercredi 5 février 2025 à Valenciennes

Campus les Tertiales 

Rue des Cent-Têtes, Valenciennes

 
9h45
ACCUEIL

10h15 → 10h30
INTRODUCTION

Anna Buno

​​

​​

L’ENQUÊTE, UN TERRAIN GLISSANT.

DES MÉTHODES ET DES OUTILS À LA CROISÉE DES DISCIPLINES

Modération: Henri Duhamel


 

10h30 → 11h
L'enquête comme "langue des faits"

Lou Syrah

Journaliste et autrice  

Une jeune journaliste d’origine algérienne qui a fui ses origines sociales et le Nord de la France découvre un jour que son père a été exorcisé. À Roubaix, une jeune fille est morte d’un désenvoûtement vingt ans plus tôt.

Derrière la figure du diable et ses résurgences, son livre Louisa (Éditions Goutte d’Or, 2020) plonge dans l’écono- mie informelle des cabinets d’exorcistes et interroge les silences intergénérationnels liés à la guerre d’Algérie et à l’exil. L’enquête est invoquée ici comme « langue des faits », pour dépasser le royaume des contes et des légendes et percer tour à tour un secret d’enfance et une vérité familiale.​​
 

11h → 11h30
Inquiéter l’enquête : acteur·rices et document 

Marion Boudier

Dramaturge, maîtresse de conférences en études théâtrales,

Centre de Recherche en Arts et Esthétique, Université de Picardie Jules-Verne, Amiens

Portrait de l’acteur·rice ou performeur·euse en enquêteur·rice, cette communication propose une esquisse de typologie des usages théâtraux de documents. Qu’il s’agisse de pièces dramatiques, de marches-enquêtes ou de performances biographiques, peut-on identifier des invariants dans les dramaturgies actorales de l’enquête ? Quelle est la portée herméneutique et heuristique du jeu face aux indices, absences, preuves ou artefacts de l’enquête ?


11h30 → 12h
Envisager l’enquête artistique comme un état de porosité. Le glissement d’un état temporaire à l’instauration d’une pratique ?

Sasha Jouot 

Artiste et doctorant·e en arts plastiques,

laboratoire Babel, Université de Toulon

 

Après avoir répertorié certains éléments méthodologiques de l’enquête artistique, nous ferons part de trois expériences éprouvées, mettant en œuvre ces outils à des échelles différentes. De la pièce in situ Ici numéro d’inventaire aux expérimentations de l’association L’École d’été, nous parcourrons un chemin, partant de l’usage de l’enquête sur un temps défini jusqu’à aborder une façon de se lier, un certain état de porosité. Nous suivrons ce glissement qui consiste à revenir à l’enquête pour finalement ne plus en revenir.

12h → 12h30
 DISCUSSION 


​​
​​

RECONSTITUER, FICTIONNER, PERFORMER : L’ENQUÊTE EN RÉCITS

Modération : Sally Bonn


14h → 15h​
Untitled 

Marcelline Delbecq

Artiste écrivaine, traductrice et docteure du programme

SACRe à l’Ecole Normale Supérieure - PSL

Marcelline Delbecq reviendra sur son parcours à travers l’enquête qu’elle a menée de 2017 à 2021, dans le cadre de son doctorat SACRe, autour d’Untitled Woman, Ellis Island, New York, document photographique au devenir archive appartenant aux collections d’un grand musée états-unien sans avoir jamais été montré. Prise par un employé des services d’immigration à une date imprécise (1905-1920), cette photographie a donné lieu à un essai en images et un court film pensés comme la traduction l’un de l’autre.

Ensemble ils interrogent les mouvements à la surface d’une image palimpseste dont les strates ont été lues comme on tente de lire des empreintes. Le film Mille années de main en main (une odyssée) dans lequel la poétesse turque Sevinç Çalhanoğlu raconte en voix off son parcours d’immigrante illégale dans l’Amérique de Trump, accompagnera la rencontre pour proposer une autre vision du destin d’Untitled Woman, Ellis Island, New York à un siècle d’écart, à travers la voix et la langue d’une autre.


15h → 15h45
Grand(s) air(s) 

Bruno Goosse

Artiste chercheur et enseignant

à l’Académie Royal des Beaux-Arts de Bruxelles

Un livre prêt à être imprimé revient sur, et relie, deux enquêtes ayant chacune conduit à une exposition. L’articulation de ces deux projets a nécessité quelques enquêtes complémentaires mettant à jour un lourd héritage reçu et une manière de s’en libérer, ce qui nous a conduit à envisager les bâtiments (en tant que patrimoine) sous le prisme de leur destin : soit de donner à voir l’écart entre les intentions de son (ou ses) créateur(s) et leur capacité à résister, voire à s’émanciper. Dès lors s’est posée la question de la capacité d’émancipation des enquêtes elles-mêmes.


15h45 → 16h15
 DISCUSSION 

16h30 → 18h

Character

de Paul Heintz

Artiste et cinéaste

PROJECTION DU FILM (40 MIN)

SUIVIE D'UNE RENCONTRE EN VISIOCONFÉRENCE AVEC PAUL HEINTZ

Character (2021) est un projet artistique multimédia à travers lequel Paul Heintz est allé à la rencontre d’homonymes anglais de Winston Smith, héros de 1984 de George Orwell. Existe-il entre eux et le personnage du livre un lien indicible?

 
18h → 18h15
DE LA SUITE DES ÉVÉNEMENTS

Henri Duhamel

​​

EXPOSITION

Pièces à conviction

Du 28 février au 15 mars 2025

Centre d’Arts de l’Université Polytechnique Hauts-de-France
Boulevard Harpignies, Valenciennes

Avec les œuvres de:
Anna Buno, Apolline Ducrocq, duo eeee,

Lucien Fradin, Bruno Goosse, Noé Grenier,

Jehanne Paternostre, Estefanía Peñafiel Loaiza,

Set&Chloé, Uklukk et Éric Valette

VERNISSAGE
Jeudi 27 février 2025
Faire sans, un exposé de Gregory Buchert
à 17h30, suivi de la visite de l’exposition à 18h30

FINISSAGE
Jeudi 13 mars février 2025

Ce sont des mains, une lecture

de Mathis Berchery à 18h30

COLLOQUE À AMIENS

En décembre 2025

Cinq demi-journées de conférences,

performances et projections de films

CAPTATION DE LA JOURNÉE DE COLLOQUE DU 5 FÉVRIER 2025
À VALENCIENNES

Capture d’écran 2025-05-28 à 19.55.20.png

COMITÉ D'ORGANISATION

 

Anna Buno | artiste et doctorante en arts plastiques, Centre de Recherche en Arts et Esthétique, Université de Picardie Jules-Verne, Amiens

Henri Duhamel | Professeur agrégé en arts plastiques, Laboratoire de Recherche Sociétés et Humanités - DeScripto, Université Polytechnique Hauts-de-France, Valenciennes 

Philippe Fauvel | Maître de conférences en études cinématographiques, Centre de Recherche en Arts et Esthétique, Université de Picardie Jules-Verne, Amiens

Angelina Toursel | Maîtresse de conférences en sciences de l'information et de la communication, Laboratoire de recherche sociétés et humanités - DeVisu, Université Polytechnique Hauts-de-France, Valenciennes

CONSEIL SCIENTIFIQUE

 

Sally Bonn | Maîtresse de conférences en esthétique, CRÆ-UPJV

Marion Boudier | Maîtresse de conférences en études théâtrales, CRÆ-UPJV

Nicolas Devigne | Maître de conférences en arts plastiques, DeScripto/LARSH-UPHF

Amos Fergombé | Professeur des Universités en études théâtrales, DeScripto/LARSH-UPHF

Philippe Useille | Maître de conférences en sciences de l'information et de la communication, DeVisu/LARSH-UPHF

Éric Valette | Professeur des universités en arts plastiques, CRÆ-UPJV

AFFICHE_colloque_web.jpg
AFFICHE_colloque_Amiens_BAT.jpg
Capture d’écran 2025-01-20 à 16.22.15.png
Capture d’écran 2025-01-20 à 16.22.15.png
UPHF-LARSHquadri_edited.png

Avec le soutien de :

logo_amiens_edited.jpg
logo2_région_edited.jpg
logo IUF_edited.jpg

En partenariat avec :

bottom of page